Bon… Le texte que je vais poster aujourd’hui, je ne savais pas vraiment si je devais le poster… Je l’aime beaucoup mais c’est sans l’ombre d’un doute le plus triste que j’ai écrit, et ce pour une bonne raison ce n’est pas une fiction et il parle de ma mamie, ce texte je l’ai déclamé lors de son enterrement il y a un peu plus d’un an. Si je me résigne à le publier c’est à la demande de sa fille, ma maman.
Au moment où je pose ma plume sur mon carnet pour écrire ces lignes, je sais
que la tâche s’annonce complexe…
Comment retranscrire par des mots, la discrète mais puissante admiration que
j’avais et que j’aurais toujours pour cette dame qui fut ma mamie ?
Peut-être en en parlant à travers mes yeux d’enfant. Parce que Mamie, tu
représentais probablement le dernier fanal brûlant encore du feu de mon
enfance.
Je me souviens d’une femme forte, juste, et parfois espiègle.
On avait beau, entre cousins, se croire plus malins que toi, d’une simple partie
de dames tu nous faisais comprendre que tel n’était pas le cas.
Parce que oui, même si Deep Blue en 1997 battit Kasaprov aux échecs, aucun
doute que mamie aurait appris à ce premier que « souffler n’est pas jouer »
avant de lui mettre 3 dames dans le vent…
Mais je divague.
Mamie c’était la chaleur d’un amour inconditionnel de ses petits-enfants. J’en
veux pour preuve la patience nécessaire à gérer toute cette marmaille en
vacances qui court tout autour de Bellevue armée de faux fusils et se taillant
des QG militaires dans les buissons avant d’aller festoyer autour de bol de
Kellogs au « couän » du feu.
Pour tout ça merci. Infiniment merci, pour tous ces souvenirs, ces bonbons
avant de repartir chez nous (officiellement un seul, souvent deux, des fois
trois), le fameux Menu Mamie Best Of™ : Soupe à boules, saucisse purée,
crème anglaise.
Elle aura fait 94 fois le tour du Soleil, elle s’appelait Anna pour les uns, Nénette pour ceux qui la connaissaient ; mais nous mes sœurs, mes cousins, ma
cousine, nous aurons eu l’honneur d’appeler cette grande dame : Mamie.