Qu’il est agréable de prendre le contrepied de la frénésie du monde. Peut-on seulement apprécier la beauté de ce dernier sans être fondamentalement lent ?
« Les cimetières sont pleins de gens pressés. »
S’il y a bien un adage qui a une saveur toute particulière pour moi, c’est celui-ci. Lui qui en seulement sept mot réussi l’exploit de nous faire comprendre la réalité absolue de notre destin commun, tout en mettant en exergue que ce qui compte n’est pas tant le « où allons nous ? » que le « comment y allons nous ? ».
A quoi bon courir, à quoi bon se presser, faire des milliers de choses, si c’est pour n’en apprécier pleinement aucune ? Je trouve infiniment plus de satisfaction dans l’art du ne faire rien que dans la mode de remplir d’ostentatoires listes de vains accomplissements.
Alors oui on me taxera de paresseux, de fainéant ou que sais-je encore… et après ? Je peux au moins me targuer non seulement de savoir reconnaître de la beauté dans toutes choses mais surtout de savoir prendre le temps de l’apprécier. Dussé-je passer plusieurs minutes (heures ?) à contempler une tâche de lumière, le passage des nuages, un feu de cheminée.
Et enfin s’il y a une chose de laquelle je suis certain, c’est que si nous allons tous au même endroit, j’y arriverai le dernier.