
Bon… comme le dit la brève description en ouverture de ce blog, j’adore le vaste, la contemplation, la solitude. C’est donc tout naturellement que je me suis laissé séduire par l’esthétique post-apocalyptique.
Cependant, au fil des années, en creusant un peu j’y ai trouvé bien d’autres attraits que l’esthétique en elle même. En fait, au delà des oxymores que ce genre propose, entre océans désertiques, villes sans vie et complexes industriels bouffés par la nature, ce qui fait que je m’accroche toujours à ces univers, que d’aucuns qualifieraient de fatalistes, déprimant, voire soyons fous, nihilistes, ce sont les libertés scénaristiques et les réflexions sur la « nature humaine » qu’ils permettent.
A titre personnel, je vois dans la post-apocalypse une promesse presque romantique. Celle du retour de valeurs plus justes, la promesse d’un monde et d’une (proto) civilisation plus proche de problématiques « vraies » : Survivre.
Fini, le stress du dossier non finalisé, de la facture impayée, de l’inflation à grande échelle, le temps est à la subsistance. Les seuls problèmes rencontrés dans ce genre d’univers sont des problèmes concrets, honnêtes et justes en ce sens qu’ils concernent exclusivement des besoins physiologiques et non plus la conséquence malsaine des calculs des Hommes.
Pour moi le genre post-apocalyptique est un peu la face paisible d’une pièce dont le côté pile serait les récits concernant le personnage de Conan le barbare. Je m’explique. Conan est un barbare appliquant des méthodes rustres et violentes à des problèmes parfois liés à une société civilisée mais hautement corrompue.
« J’ai ravalé ma colère et j’ai gardé mon calme. Le juge a repris de plus belle, braillant que j’avais fait offense à la cour et que je devais donc être jeté dans un cachot pour y moisir jusqu’à ce que je dénonce mon ami. Comprenant alors qu’ils étaient tous fous, j’ai sorti mon épée et j’ai fendu le crâne du juge en deux. »
Conan le barbare dans :
La Reine de la Côte Rouge – Robert E. Howard
Dans la post-apocalypse, même cette différentiation des Hommes disparaît. Il ne reste que l’humain en tant qu’animal grégaire tentant de survivre et éventuellement de se fédérer de nouveau. Avec cependant la différence qu’il possède comme nouveau socle fondateur le passé d’une humanité qui a échoué… et avec de l’optimisme, la sagesse d’en tirer les enseignements.