Il s’agit de la suite au récit : Le livre du Passeur
Alors que je reprenais péniblement mes esprits, échouant à me convaincre que j’étais toujours le prisonnier du rêve, mon attention se porta sur ce petit livre dont la couverture est d’un jaune intense.
Je décidai de me lever et de le laisser là. Je n’osai guère l’ouvrir pour le moment. Peut-être ce soir aura-t-il disparu comme il est apparu… me disais-je. Au fond de moi je savais que tel ne serai pas le cas.
Après avoir bu un café je décidai finalement de retourner dans ma chambre. Il était toujours là, jaune, impossible à ignorer, comme s’il voulait être ouvert, comme s’il voulait être lu.
Dehors il s’était mis à pleuvoir, réduisant mes projets de jardinage à néant. N’ayant donc rien de mieux à faire je cédai à l’appel de ce livre.
Alors que je l’ouvris, je fus saisi d’un violent vertige. Non content de relater l’intégralité de mes pérégrinations oniriques, les lignes de se livre étaient écrites de ma plume. Une version distordue mais mienne malgré tout. Je me serais étalé au sol si mon lit ne m’avait retenu tant le choc fut violent.
Je jetai ce livre maudit aussi loin que le permettait l’espace étriqué de ma chambre. J’étais saisi d’une indicible terreur… jamais je n’avais acheté ce livre et encore moins écrit dedans, il ne pouvait pas exister c’était tout bonnement impossible.
Et d’un coup me vint une terrible question : qu’allait-il se passer si je me rendormais ? Et pire encore, qu’allait il se passer si de nouveau je rêvais ?