De l’image du roc

Il en est qui se comparent à un roc. Mettant en avant leur inébranlable volonté, leur invulnérabilité aux attaques, leur force à faire bouger les lignes de leur destin. La chose est pourtant hautement ironique.

Entendons nous, le roc tient plus de l’image du vieux têtu inerte que de celle de la force de mouvement. D’ailleurs, rarement on aura vu un roc briller de par ses actions. A la rigueur en arrêtant une vague…

Le roc au final ne fait pas grand chose si ce n’est s’effriter avec le temps, s’éroder, s’émietter, disparaître. Non le roc ne trompe pas grand monde… Certes il est maître dans l’art de l’inertie, mais pour ce qui est de créer… selon sa composition au mieux il enrichit par sa dégradation le sol sur lequel viendra lentement pousser la végétation, au pire il empoisonne ce même sol le rendant stérile, désert, mort ; dans les deux cas écrasant tout ce qui se trouve directement en dessous de lui.

Il existe cependant une autre alternative minérale à mes yeux, celle du galet, qui, même s’il est malmené par les flots dans un premier temps, finit au fil des ans par se donner cette forme ronde et lisse sur laquelle l’eau glisse sans lui causer le moindre tourment. De tous les minéraux, c’est bien le seul qui sait composer avec les aléas lui étant imposés par une dame nature pas toujours clémente.

Donc à l’avenir, si d’aventure il te vient l’envie de t’identifier à un minerai. Fais en sorte que ce soit au galet qui brille par sa capacité de changement et non au roc monolithique qui n’a pour seule destinée que cette image de bloc inerte et pataud incapable de la moindre once de subtilité.


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