Senteurs d’été et crépuscule

Tout a commencé avec cette pensée qui me frappa alors que je roulais vitres ouvertes derrière un vieux camion sur les routes gersoises.

« Le Monde a retrouvé ses couleurs ».

D’aucun aurait trouvé que ce camion, trainant derrière lui ses odeurs de terre, de gazole et de métal, venait gâcher la douce fragrance des champs de colza, mais pas moi.
Au contraire ce fut comme un électrochoc. Les retrouvailles aussi soudaines qu’inattendues avec les odeurs de la maison perpétuellement en travaux de mon enfance, entourée de champs de fèves, de tournesols et de colza.
Mais c’est alors que j’aère ma demi villa ce soir tout en y diffusant de la citronnelle (probablement synthétique) que la boucle de ma nostalgie fut bouclée…

C’est la mi-mai, il est neuf heures, les dernières lueurs du crépuscule et le chant des grillons annoncent la fin du jour et avec elle l’heure du coucher. J’ai de la citronnelle sur ma table de chevet sensée tenir les moustiques en échec.
J’ai huit ans et mon monde rayonne des couleurs chatoyantes dont seuls les enfants dans leur tendre innocence sont capables d’honorer la vibrante splendeur.


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